Les perspectives de la réalité augmentée (suite)

J’ai déjà abordé la thématique de la réalité augmentée ou AR (Augmented Reality) dans un précédent billet.

Sur le sujet, je vous invite à lire cet intéressant article qui énumère les cas d’usage de l’AR.

Le propos de ce nouveau billet d’essayer de dessiner l’évolution à venir de ces technologies, au travers de 4 niveaux de maturité.

Niveau 1 : les points d’intérêt

Mon précédent billet présentait la réalité augmentée comme un ensemble de couches d’information projetées en surimpression sur le monde réel, généralement au travers de l’écran d’un téléphone mobile. Ces couches sont constituées d’un ensemble de points d’intérêt, à la manière de ce ceux des appareils GPS, ou à la manière des données KML affichées sur les fonds de carte Google Maps.

L’application Layar, disponible aujourd’hui sur Android et iPhone, est la parfaite illustration de ce mode de réalité augmentée : elle permet d’afficher diverses couches : des informations issues de Wikipedia sur les monuments, les restaurants, les stations de métro, les prix au mètre carré des immeubles, etc.

AR : points d'intérêt

Niveau 2 : l’intégration de formes 3D

L’application Layar est capable depuis peu d’afficher des objets en 3D. Cette possibilité permet d’envisager des usages beaucoup plus sophistiqués de la réalité augmentée, grâce à la présentation d’informations visuelles en surimpression de la réalité (voir exemple ci dessous). On atteint selon moi un second niveau de maturité.

Niveau 3 : l’analyse en temps réel

J’ai évoqué jusqu’à présent des systèmes purement orientées affichage, incapable d’interagir avec la réalité elle même.

On franchirait un nouveau niveau de maturité avec des applications capables de reconnaître des formes ou des images dans notre environnement réel, d’interpréter notre contexte, et de déclencher des traitements ad-hoc.

Il existe dores et déjà des expérimentations consistant à reconnaître des visages ou bien la couverture des livres par traitement d’image, mais pas de reconnaissance de forme généraliste. De plus, à ma connaissance, ces technologies ne sont pas encore disponibles sur des appareils mobiles comme les iPhones ou les appareils Android. Et je doute que de tels appareils disposent aujourd’hui d’une puissance suffisante pour une analyse de contexte général en 3D.

Le niveau 3 est donc prospectif.

Niveau 4 : « wearable »

Enfin, la réalité augmentée sur téléphone mobile est très satisfaisante, mais elle a ses limites : elle monopolise une main.

Le 4ème niveau de maturité utiliserait donc un équipement attaché au corps : on parle pour cela de wearable computer.

Cet équipement peut être fixé sur le torse de l’utilisateur  : c’est le cas du dispositif expérimental de Pranav Mistry du Media Lab au MIT (voir vidéo ci dessous).

On peut aussi imaginer un dispositif fixé sur la tête pour suivre les mouvements du regard, comme, par exemple, des lunettes augmentées.

Les dispositifs de niveau 4 ne sortiront pas avant 3 ans sur le marché, j’en ai peur.

Guillaume Plouin

DSI La Fresque du Climat (ONG) Responsable du domaine Systèmes d’Information et Technologies du Digital à CentraleSupélec EXED.

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