Test d’Office Web Application

Microsoft a bien voulu me donner un accès en avant première à Office Web Application, que j’attendais avec impatience depuis mon passage à la PDC2008. Il s’agit, pour mémoire, de l’équivalent Microsoft de Google Docs : une solution bureautique qui s’exécute dans un navigateur.

Je teste l’outil depuis hier.

Le positionnement d’Office Web Application

D’après les annonces de Microsoft, Office Web Apps sera gratuit pour le grand public, et vendu avec le Pack Office pour les entreprises. Ma compréhension de l’offre entreprise est la suivante : Microsoft considère qu’une bureautique en ligne n’offre pas assez de productivité pour un usage intensif, elles est donc proposée comme solution d’appoint lorsqu’on travaille depuis son domicile ou depuis un Webcafé. Office Web Apps pourra aussi être déployé dans les murs de l’entreprise, en complément d’un portail de GED SharePoint.

Le positionnement est donc très différent de celui de Google.

Premiers tests

Je teste une « technical preview » qui est bien entendu incomplète : la version finale doit sortir courant 2010.

Les interfaces sont très agréables : identiques à celles d’Office 2007, plus colorées et moins minimalistes que celles de Google Docs. Elles sont familières et devraient avoir la préférence des utilisateurs habitués à Office.

L’autre avantage de taille est de pouvoir travailler directement dans les formats OpenXML d’Office. Ainsi, il n’y a pas de problématique de conversion, et donc pas de bug d’affichage. De plus, il est très simple de passer d’Office à Office Web App dans les 2 sens.

Au jour d’aujourd’hui Excel Web App et PowerPoint Web App permettent d’éditer des documents, tandis que Word Web App ne le permet pas. Si l’on compare précisément les périmètres fonctionnels, il est clair que Google Docs est plus avancé : Excel Web App ne propose pas de faire des graphes, des tableaux croisés dynamiques, de la coloration conditionnelle, des scripts, etc. PowerPoint Web App permet d’éditer les textes, mais pas les figures.

J’ai relevé une différence notable sut la prise en main : Office Web Apps ouvre par défaut une page de description des documents, puis les documents en lecture seule ; un troisième clic  est nécessaire pour accéder à l’édition. Il est possible que cette ergonomie soit dictée par des préoccupations de performance perçue par l’utilisateur. En effet, passer par plusieurs pages successives permet de charger les modules en tâche de fond et d’éviter une impression d’attente pour l’utilisateur. Cette approche a sa pertinence, car l’attente est aujourd’hui très mal perçue sur le Web.

J’aurais voulu tester la coédition simultanée à plusieurs, mais je n’ai pu le faire avec un seul compte de test. Elle semble possible dans Excel Web App : un bouton « Data » offre des options de rafraichissement du document. J’ai hâte de tester cette fonction, car elle constitue pour moi un « usage magique » dans Google Docs.

Conclusion provisoire

Si Office Web Apps est moins avancé que Google Docs, je pense que nous allons voir arriver rapidement de nouvelles fonctionnalités. De son côté, Google a annoncé d’importantes nouveautés pour début 2010. Une course va s’engager entre les deux acteurs pour offrir la plus belle offre fin 2010, pour le plus grand intérêt des utilisateurs que nous sommes.

Je me demande cependant jusqu’où ira Microsoft : si Office Web Apps a pour vocation d’être une solution d’appoint, elle ne devrait pas reprendre toute la richesse d’Office. Par contre, Google a intérêt à proposer le plus de fonctionnalités possibles pour inciter les utilisateurs à sortir d’Office.

Guillaume Plouin

DSI La Fresque du Climat (ONG) Responsable du domaine Systèmes d’Information et Technologies du Digital à CentraleSupélec EXED.

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