De l’évolution des acteurs du web 2.0

La Web 2.0 Conference se tient ces jours ci à San Francisco : c’est l’occasion de faire le point sur ces nouveaux acteurs et leurs offres.

Je n’évoquerai pas ici les multiples rachats dans cet écosystème : certains en parlent beaucoup mieux que moi, comme Frédéric Cavazza (voir ce billet). Je souhaite faire un peu de prospective sur la maturation des acteurs qui survivront.

Dans l’ensemble, les acteurs du Web2.0 proposent des services en ligne dont le modèle économique est un peu flou, et ces services éveillent la méfiance des entreprises car ils n’offrent pas des garanties claires en terme de confidentialité, qualité de service et réversibilité (voir ce billet).

Les entreprises ont divers degrés de méfiance vis à vis de ces services en fonction de la criticité des informations qu’elles leur confient :

  • l’usage ponctuel d’une messagerie ou d’une messagerie instantanée externe est, dans les faits, assez toléré
  • l’usage d’un calendrier externe parait admissible pour des PME
  • l’externalisation de documents internes n’est généralement pas admise

Les acteurs du Web2.0 commencent à annoncer des offres professionnelles et payantes. Ils devront cependant démontrer leur fiabilité en terme de sécurité pour convaincre les entreprises.
Il est probable qu’ils y parviennent puisque des acteurs plus anciens comme salesforce.com y sont parvenu. Et ce d’autant plus que les datacenters d’acteurs comme Google, Amazon ou Ebay sont beaucoup plus fiables que les centres d’hébergement de la plupart de entreprises.
Cependant, pour que l’usage de services externalisés se répande dans les entreprises, il faudra que ces acteurs offrent des solutions permettant de déléguer l’authentification des collaborateurs de l’entreprise au système de sécurité de celle-ci. La proposition de services de fédération d’identité est ainsi un pré-requis à la montée en puissance des services hébergés (voir ce billet).

Il y aura toujours des entreprises qui refuseront d’externaliser des données sensibles. Pour les satisfaire, on peut imaginer que les acteurs du Web2.0 leur fourniront des services sous la forme de boîtier ou Appliance.
Ces boîtiers seraient des "boites noires" avec une connectivité de type HTTP/REST/SOAP, un système de délégation d’authentification à l’annuaire d’entreprise, et ils intégreraient un système de mise à jour automatique à la Windows Update.
Ils resteraient ainsi dans la philosophie Web2.0 qui met l’accent sur la simplicité et l’absence de pré-requis technique.

Google a initié cette tendance avec son boitier Google Mini : on peut imaginer la sortie un jour ou l’autre d’un "Google Enterprise Appliance" qui intègrerait Gmail, Gtalk, Gcalendar, Google Docs, etc.

Qu’en pensez-vous?

Guillaume Plouin

DSI La Fresque du Climat (ONG) Responsable du domaine Systèmes d’Information et Technologies du Digital à CentraleSupélec EXED.

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